dimanche 29 décembre 2013

J'ai rasé la moustache.


La vie sans partenaire amoureux[-whatever] c'est comme un fond de boîte de cassoulet.
« Du cassoulet froid, premier prix », complète Églantine. Ça va de soi.


*

Appris en 13 :

   il y a (presque) autant d'amours que d'amitiés
   les institutions (maisons de retraite, prisons, 'foyers' pour handi-e-s, etc.) sont une vaste nécrose à étudier sans relâche
   workaholic jamais loin
   les filles robots soviétiques 
   j'aurais voulu être père
   je trouve énormément de gens beaux (et j'en suis seul)
   jazz et Jazzy
   rire est toujours possible [merci J. + Bud]
   les noix de lavage c'est chiant
   doucement encore
   bon nombre de gens se complaisent dans des soucis middle-class
   endorphines addict


{EGO}  
Il y a ce gamin handi (moins de motricité que moi) que j'ai connu lorsque je devenais jeune adulte, presque une petite génération entre nous ; retrouvaille la semaine dernière que j'effectue via Internet, il est devenu un homme, brillant universitaire ingénieur, en appartement indépendant, vivant avec sa partenaire. Je suis impressionné de sa conscience vive des réalités, de sa faculté à déceler chaque possible et à déjouer ou accepter les impossibles. 
Sa vie est à des années-lumière de toutes celles de mes proches valides que j'adore, et pourtant je la comprends au dixième de seconde de ses premiers propos (il se demande notamment comment supporter continuer à vivre en étant dépendant des incompétences majoritaires d'ADV, que la dignité intime est trop souvent abusée).
Il me demande comment devient ma vie, je réponds assez honteux que pas très glorieuse, bien KO par plein de choses et probablement physiologiquement en fin de vie. Alors il se met à questionner si je réalise que depuis toutes ces années j'ai été un « modèle » pour lui, qu'il n'aurait pas la vie qu'il a maintenant si je ne l'avais pas « inspiré ». Il raconte que lorsqu'il doutait il cherchait discrètement de mes nouvelles (ce minuscule milieu handi ?) et qu'il entendait que je réalisais toujours de nouvelles choses, que je n'arrêtais jamais. « Ça paraît logique que ton corps arrive à épuisement, tu as énormément fait et réfléchi à plein de choses inédites pour les autres. » 
L'avantage de l'écran : qu'il ne voit pas mon émotion barbotant dans une piscine oculaire. L'impression que ce gamin me dit que je peux partir en paix.
Une des plus belles choses entendues en 2013.


samedi 21 décembre 2013

"The cost of living" -- Lloyd Newson (2000)











sera diffusé au studio de l'Ermitage (Paris 20ème, access' handi) dans le cadre du festival Bobines Sociales.



samedi 14 décembre 2013

Elle chantait à propos d'un café noir.


Le ciel depuis le toît ouvrant du taxi ce matin, habitacle TSF-jazz. J'ai tellement envie de basculer la tête vers cet arrière et ne plus jamais la ramener.
Ne jamais désirer arriver au taf, juste rouler ainsi dans Paris, dérouler les insomnies qui remplissent les nuits de vide. Longer les corps des gens qui se réveillent trottoir par trottoir, me demander si t'es déjà debout, questionner tes verticales et tes horizontales. Dans la feutrine roulante d'où s'éveille du poste une chanteuse de blues.
Arriver à la Bourse, des bonjour Monsieur, poignées de mains, des bonjour Monsieur, poignées de mains, des bonjour Monsieur, poignées de mains. Je ne comprends rien.
Je ne comprends juste rien.

Je veux rentrer et pédaler sur mon vélo.
Et encore m'y évanouir. Comme ça.


(Des fantômes.)

jeudi 12 décembre 2013

Dixit.

Le prof de yoga-relax cesse de déambuler dans la salle de personne en personne pour venir me dire à voix basse à l'oreille :
- Charles...
- Hmm ? [je garde les yeux fermés de mon exo de respi]
- L'arrière de ton fauteuil est en train de cramer contre le radiateur au mur...
- Ow ! [ouvre les yeux] Ahah mais je suis en train d'inconsciemment m'immoler et vous me le chuchotez tranquillement à l'oreille ! Ah mais vous êtes génial...
Il explose un sourire en sa belle fine barbe blanche.

*

K. :
- Il n'y a plus que deux personnes en qui j'ai confiance dans la vie, toi et mon dentiste.


*

Samedi chez l'opticien-ne avec Buddy pour sa recherche de nouvelles lunettes. La dernière boutique sera la bonne, pendant qu'elle règle l'achat je fonce vers un comptoir de la boutique d'où sont présentés trois gâteaux en assiettes semblant en libre-service. Me disant que cette ville regorge de bourgeoisie, que ce doit être un geste commercialo-Noël, et qu'ai la dalle, je demande énergiquement si je peux prendre une part. Ne comprenant pas pourquoi deux vieilles opticiennes peroxydées à talons aiguille accourent extasiées vers moi pour me tendre les assiettes, mais surtout que Buddy me dévisage autant effarée qu'hilare.
Il s'agissait de gâteaux pour donations au Téléthon.
J'ai craché la bouchée dehors dans la première poubelle. Buddy continuant de jubiler.




¤


Découverte transmise par le frangin venu une semaine d'Irlande à Neptune,
Robert Curgenven, 
minutieux à souhait(s).





dimanche 8 décembre 2013

"Yesterdays".




 





[meilleure qualité ici]








Cette reprise par John Lewis qui ne me quitte pas. 
Calfeutrer l'armature quotidienne avec du velours.

Cette échographie du cou cette semaine. 
Pratique de l'autruche décisionnelle jusqu'aux résultats. Se cacher derrière ses os à défaut du sang.

Cette session de boulot à Paris en fin de semaine désolante d'aridité politique.
Faites qu'il pleuve un peu d'humidité humaine.

Ces séances intensives de vélo de muscu en salle. 
Jambes, bras, hyperventilation, concentration neuronale, visualisation de la chaîne de muscles, endorphine liquide, rythme ni de terre ni de mer, endorphine fuselée, circuit mental de Möbius.
(Apprendre que les kinésithérapeutes outre-Atlantique n'ont jamais soutenu pour mon type de pathologie la kinésithérapie passive française, qu'ils-elles préconisent et pratiquent un entretien musculaire actif finement dosé.)

Cette fatigue obscure que j'accroche à la Lune tous les soirs en rentrant.
N'être plus que neuroplastique. Et ne pouvoir le transmettre à personne.

Cette crise d'angoisse où je sors de la salle en suffoquant et en sueur.
Parce que le prof et les élèves trouvent impressionnant les derniers boulots photo que je présente, et que suis incapable de recevoir émotionnellement en immédiateté leurs éloges.

mardi 3 décembre 2013

Mais carrément.

La journée a été bien longue, la semaine a été d'autruche, les précédentes tonitruantes, les mois graveleux, les années d'épilogue, les vies antérieures de chiennes... Mais présentement, ceci ci-dessous résume la conjoncture.