jeudi 31 janvier 2013

« Can you quantify your openness ? »

Simple, rapide, et excellent.
x2.



Brillantissime (merci merci merci),
iO Tillett Wright du projet "Self Evident Truths" :




« It's too late. Because I already am all those things. »
Oui, et youpi.


Encore des frissons, et un excès de naïveté avec une terrible (énième) envie de se barrer de France. Si ce n'est qu'évidemment le souci n'est jamais tant géopolitique que simplement humain. 
N'importe où, et « n'importe » m'importera toujours.

Marrant ce matin en préparant le 3751ème entretien d'embauche ADV de me rappeler qu'il y a 10 ans c'était un gros morceau de devoir annoncer aux postulant-e-s que j'étais « homo » (so 90's), limite ça faisait trembler, et il fallait être vigilant face aux réactions homophobes autant qu'aux discriminations positives/exotisme. Maintenant j'évoque brièvement que je suis un gars trans, quel positionnement professionnel j'attends de l'ADV lorsque je suis « avec un ou une partenaire », et en fait de plus en plus je me marre presque ouvertement car je me contrefous tellement de toutes ces labellisations (« LGBTQIA », ahah...) que je ne sais même plus comment formuler ceci devant ces postulant-e-s fréquemment paumé-e-s de : garçon trans efféminé « parfois hormonné et parfois pas » avec partenaires indéfiniment genré-e-s. Je n'en fais pas un jeu, généralement je conclus gentiment en souriant « juste votre boulot consistera à accompagner l'autonomie d'un être humain, et j'en suis un ».


vendredi 25 janvier 2013

Porte-toi (toi même) bien.

Bon voilà, 
ce magasin qui n'était encore pas access du fait d'une petite mais suffisante marche, 
+ ce gérant gros parleur qui a insisté sans m'écouter voulant porter le fauteuil pour me faire entrer, 
+ les autres client-e-s passant devant moi sur le trottoir et demandant « vous voulez rentrer ? » (non non j'attends Totoro...), 
+ mes arguments calmes que personne n'a pris le temps d'écouter parce que les valides parlent toujours plus vite que leur nombre, 
+ mon ADV de ce jour elle-même dépitée de cette énième scène absurde,
+ l'architecture du magasin aisément accessibilisable... 
... C'était je ne sais la combien de centième de fois que j'encaisse cette situation. Moi comme d'autres. Avec la même boule au ventre sur le chemin du retour, où j'ai commencé à lister des arguments... ah ouais tiens à défaut d'avoir la place de parler j'aurais pu lui tendre à ce type un petit papier expliquant mon pourquoi du comment, qu'il en fasse ce qu'il veut mais au moins qu'il ne puisse plus prétendre n'importe quoi... oh et puis ce papier pourrait être photocopié et donné à chaque fois que cette situation classique se présente...




jeudi 24 janvier 2013

Ambiances.


Question de perpétuer la tradition :
un client au taf me parle de la passion de son magnétoscope, de son amour des VHS, j'adore. Il pense qu'il va encore vivre une dizaine d'années (...) mais craint pieusement que son magnétoscope ne meurt avant, cependant ne veut pas passer aux DVD. Je lui assure de l'aider à trouver un magnétoscope d'occasion lorsque ce sera le cas, ses yeux de vieux chasseur raciste & homophobe sont alors quasiment emplis d'amour.
(Dingue comme j'aime les gens dès qu'ils aiment quelque chose, je pourrais les écouter des siècles décrire ce qu'ils aiment humblement et profondément, même le plus insignifiant. Surtout le plus insignifiant.)


Question de saisissement :
Hiroshi Matsumoto


Question de pourquoi j'aime mon travail (1) :
- Que voulez-vous effectuer comme recherche aujourd'hui Mme D. ?
- Oh je vais vous embêter jeune homme : le duffle-coat, j'aimerais m'en trouver un...
- Ah ! vous ne m'embêtez PAS DU TOUT. [surexcité] Alors voyons voir... [clique dans tous les sens] Voilà quelques modèles qui existent dans des magasins en ville... J'imagine que vous voulez le plus en laine possible, boutons en bois ?
- [aux anges] Mais oui... mais même ça ça vous intéresse ?!
- Ahah oui, vous n'avez pas idée comme mon cerveau a toujours faim... Et puis les vêtements avec de belles étoffes, c'est primordial selon moi. Regardez celui-là, qu'en pensez-vous ?!

Le plus merveilleux est que cette dame a fréquemment la même soif encyclopédique, et du coup elle m'a fait chercher/lire des articles sur l'histoire du duffle-coat et du caban, juste génial (==> le caban est conçu pour être boutonné de deux sens suivant que le vent soit de bâbord ou de tribord !).


Question d'écervelisation avancée :
j'informe le techos qui change mes pneus que dernièrement mon fauteuil présente le dysfonctionnement d'être bridé à 8,5 alors que c'est un fauteuil de 10,5 km/h. Il me répond avec son air de taverne : « ah mais vous allez voir avec les nouveaux pneus vous allez très certainement retrouver les 10,5 ! » WTF. « Non mais vous n'êtes pas sérieux là ? [Si si.] Un pneu neuf ne va pas me faire gagner 2 km/h... Vous, vous changez la semelle de vos baskets et vous gagnez quelques kilomètres à l'heure de marche ? » Son cerveau a bloqué ici.


Question de ne pas être né avec le même corps que lui
le frangin : « J'hésite pour un visa d'1 an pour le Canada que je peux avoir là... »
moi : « Oh non non non non non n'hésite pas ! Enfin je transpose, j'ai super envie d'y aller mais c'est très compliqué en étant handi. Mon mais le Canada ! juste t'y vas, quoi ! Les forêts et la nature démentes, une scène culturelle excellente, New York à côté... Non mais Bro... »
le frangin : « Ouais... chai' pas. »

Valides, votre luxe de conditions d'existence me troue l'intelligible. 
(Non non je n'idéalise pas pour autant vos vies, je peux même douter que la mienne serait plus fournie en étant valide, néanmoins vous disposez d'une myriade de capacités qui vous arrangent sacrément bien l'accès au monde dis donc.)


Question de pourquoi j'aime mon travail (2) :
une de mes clientes régulières n'est pas disponible à une session mais m'envoie un vieux monsieur distingué (son BF ?) qui me tend une photo du Flatiron building de New York, ajoutant « elle m'a transmis de vous dire que vous preniez cette photo et que vous la lui rendrez la semaine prochaine lorsqu'elle viendra, vous savez plus précisément ce que ça veut dire ? » J'ai un grand sourire, oui, ça veut dire que je dois faire une recherche sur le Flatiron, et ça me ravit absolument.


Question d'être employeur cheap :
recrutements de nouveaux postes d'assistant-e-s de vie à mon équipe, situation fréquente si ce n'est en ultra urgence actuellement, je passe en moyenne 2 à 3 heures par jour à étudier candidatures, mener des entretiens, former des postulant-e-s... Saturation maximum au bout de 13 ans, mis à part quelques collectors :
> à l'entretien le gars qui me dit « moi vous voyez ma passion c'est l'être humain », ah euh...
> la plus belle justification d'une lettre de motivation : « m'étant consacrée à la préservation des objets d’art, de patrimoine culturel, je serais encore plus attentive et délicate avec la préservation et les soins d'une personne », toi t'es trop magnifique !
> « Je souhaite répondre au mieux à vos besoins physiques, médicaux, hygiéniques et sanitaires afin de vous simplifier la vie », genre intervention de l'ONU pour mon cul.
Etc.

mercredi 23 janvier 2013

Bluuuuuuue.

la musique ne sauvera pas
mais aimera toujours caresser le capillaire des envolées, fuir avec elle pour une valse gorgée du poul le plus brillant,
tes veines clignotent



et mesure à cela l'amplitude de tes écarts au sol,
sa fidélité sourit de la naïveté à se vivre comme une balle de squash se croyant toujours encadrée d'une baie vitrée qui n'explosera jamais
sauf
le jour où ta pensée se fera brise-glace plutôt qu'à marteau-piquer les maintenant qui pourrissent entre les dents
mâche mâche et crache un lac assez large pour noyer quelques utopies javelisées et mouiller les peurs
que(ue) de toute façon la musique détrempera en nuances 
que ton iris archive pour te faire une surprise
une belle prise de judo où tu chuteras d'apesanteur, rigolant rigolant ah oui rigolant à paumes douces déployées

si je ne suis plus là tu connais la direction du ►
la musique ne sauvera rien
mais tu la sauveras au bout de ton sternum, à quelques sillons loin de l'absurdité si tu oses danser illimité
accueille recueille



vendredi 18 janvier 2013

Uppercut slowmo.

Des emmerdes - d'avenir - gigantesques, soudaines // conséquentes. 
Comme quelques Himalayas logés entre les côtes et des crachats dans les doigts. Une précarité en bris de glace, alors des insomnies acides, des neurones tremblants, un oeil éteint [épuisé] pour un autre sentinelle [illimité].
Comment s'en sortir.
Ne pas sortir. Se concentrer. Comme immobiliser des astéroïdes, apprendre à tomber en skate, savoir entourer la glace de son sang chaud.

L'enfer est pavé d'enfer, disais-je.
Quand
même un peu de terre entre les pavés.



Dont cet album "And Their Refinement of the Decline" qui est la respiration, une des plus profondes qu'ai connues. Deux heures qui en valent des milliards.





















 

lundi 14 janvier 2013

Interstitiel.

« Il est rare que je sois pris dans la masse et dans la nasse. Je suis ailleurs et autrement. C'est que, plus encombré que d'autres, c'est le mal lui-même qui m'aide à combattre le mal, qui me projette sardoniquement aux deux extrémités de toute courbe en cloche, exquisement écartelé encore plus et moins l'infini. Parmi des horaires impossibles, des retards irréparables, des superpositions irrationnelles et des obligations incompatibles, je sais, j'ai appris, j'ai spontanément su, non pas choisir - pour qui me prendrait-on ? - mais festonner, imbriquer, télescoper, permuter, décaler et monter, mixer et post-synchroniser l'embrouillamini d'une activité dévorante et dérisoire, frénétique et résignée, essentielle et futile. »

-- Pierre Schaeffer
"Machines à communiquer : volume 1, Genèse des simulacres"
1970




Et il y a cette photo 


qui fut ma plus marquante de la semaine passée.
De Amiko Li.
Correspondant pour moi immédiatement au verbe : toucher. Intimité. Biographie. Millimètres. Maximum. Rare. (Insupportable ?)


 

vendredi 11 janvier 2013

Vortex couch.

Edit (saisi ce matin en traçant une rue) : en fait les plages, les forêts, les lacs et les plaines sont déjà tous en moi.
Je ne sais pas depuis quand, probablement depuis toujours, mais clairement perçus ces quelques années. Je n'ai pas grandi, je me suis élargi.
En moi.
Je peux être un voyage. Si tu veux.






C'est toujours génial le moment en fin d'après-midi où je me dis que je vais rentrer chez moi, dans le calme chaud~tamisé.
C'est toujours crispant aux viscères le moment où après avoir posé mes affaires, allumé les petites lumières, bu/pissé, mis la musique, j'aimerais pouvoir te parler.
(« J'aimerais », quel toupet. J'aimerais aussi fermer ma gueule.)
Ça va durer longtemps. 

Ça va durer tout le temps.
Je le sais. Je compte mes dents, les couleurs du parquet, les ronflements du chat, la densité de l'eau sous la douche, les pages des livres, les vibrations sonores, les éjaculations précoces, et les secondes trop chaudes des chocolats chauds.


Crois-tu que l'on puisse préparer en soi un univers qui ne sera jamais partagé ? Crois-tu qu'être l'ouvrier de soi-même, de son existence, c'est bâtir des ponts jamais reliés ? (Crois-tu vraiment à toutes ces histoires impossibles ?)






 
¤


People talk 1.

Au taf je dois aller voir une potentielle future cliente à son domicile/chambre. Déteste faire le VRP mais requête de la boss. Je frappe à la porte, « ouvrez-ez-ezzz », la dame :
- qui vous êtes ?
- Vous ne me connaissez pas, je suis M. Xavier, l'animateur informatique...
- Je ne vous vois pas, qui vous êtes ?
- Ah, la même chose qu'à l'instant mais en flou, l'animateur informatique...
- Je ne vous entends pas, attendez. [s'approche du fin fond sombre de son studio volets fermés, je la perçois comme un ninja]
- C'est mieux pour vous là ? Je ne veux pas vous embêter, c'est juste que vous étiez sur la liste du précédent animateur informatique, je suis le nouveau, je voulais savoir si... enfin... vous, l'informatique ? Hmmm...
- Mais je ne vous connais pas !
- Exact, tout à fait exact. D'ailleurs c'est réciproque.
- ET POURQUOI VOUS AVEZ RECULÉ MON FAUTEUIL ?!! [fauteuil manuel garé devant sa porte d'entrée]
- Ah je m'y attendais à votre question. Eh bien c'est simple, je l'ai reculé pour pouvoir passer et d'autant plus figurez-vous pour pouvoir le remettre ensuite exactement comme il était, j'adore l'exactitude.
- Alors remettez-le.
- Avec plaisir.
- Mais vous êtes qui alors ?
- Hmmm à vrai dire bonne question, fondamentalement je ne vais pas savoir vous y répondre. Ce n'est pas important. Ici je suis déguisé en animateur informatique, mais pour le reste je ne sais pas plus que ça qui je suis.
- Moi je vais vous dire Monsieur [gentiment, elle a un regard doux], ça ne m'intéresse pas vos statistiques.
- [grand sourire] Ah oui. Bah oui. Je comprends. En fait ça ne m'intéresse pas du tout non plus les statistiques. C'est vrai ça.
- [s'avançant vers moi] Et ne vous approchez pas trop de moi, j'ai un zona très contagieux.
- Okay... Sauf que c'est vous qui vous approchez de moi, mais ça va, je ne vais pas m'inquiéter hein.
- Bon ça tombe bien pour le fauteuil, approchez-le moi, j'ai envie de sortir.
- Oui oui oui. [elle effectue un mouvement aléatoire entre l'escargot et l'orque] Oh euh attention, faut peut-être quand même mettre les freins Madame, là...
- Oh vous vous y connaissez.
- Uuhhh... oui... des fois que vous n'auriez pas remarqué je suis en... je... le fauteuil sous mes fesses quoi... Non, allez on s'en fout.
- En tout cas je vous redis non pour les statistiques.
- Tout à fait, je dis non moi aussi ! Du coup je vais vous laisser hmmm méditer. Si jamais un jour l'informatique ou les statistiques vous intéressent de nouveau, je travaille en bas à la bibliothèque.


Une autre fois où je suis allé voir une cliente listée j'ai découvert une minuscule dame squelettique comme moulée dans son lit, regardant la télé avec un énorme casque audio rafistolé au scotch marron, j'ai appris avec elle à ne pas toujours dire « Internet » mais « informatique » (Internet peut s'avérer extraterrestre), et surtout l'éclat de rire lorsqu'elle m'a vivement retenu de partir en me proposant à 15:30 de « plutôt rester boire l'apéro, allez jeune homme un petit apéro avec moi ! »



People talk 2.

La Violoniste passe en allers-retours sa main devant mon visage (ce que je remarque apparemment tardivement) :
- hey, tu m'écoutes, t'es là ou bien ?
- Je t'écoute, j'écoute toujours tout.
- Sauf que tu es ailleurs, Charles.
- Je ne suis pas complètement là. Je suis toujours un peu ailleurs, tu le sais.
- Oui, mais là tu l'es vraiment, et souvent. Il se passe quoi, tu penses à quoi ?
- ..... On s'en fout, je suis là en partie avec toi quand même, non ?
- Pas vraiment. J'ai vécu 4 ans avec toi Charles, tu étais ailleurs mais aussi là, tu t'en rappelles ?
- Pas beaucoup. Honnêtement j'ai oublié vraiment la majorité des choses.
- [larmes aux yeux] ... T'es sérieux ?
- Oui.
- C'est dur.
- Je ne comprends pas. Ce n'est pas ce que tu voulais, ce que tout le monde veut en me quittant : que j'oublie ?! Oublier, tourner la page, « passe à autre chose », tout ça. J'ai fait cela avec toi, j'ai strictement fait comme tu voulais et comme tout le monde disait. Tu sais que je fais méticuleusement les choses, alors voilà. Maintenant ce serait une erreur de ma part ? Il fallait que je t'oublie sans t'oublier ?
- [yeux tsunami] Non... c'est... fffff... Tu as été ma plus longue relation...
- Exotique.
- MERDE. Mais putain t'en es encore à ne pas croire que je suis resté avec toi parce que je te trouvais attirant, intéressant, beau ?! et que tu es cela. C'est dingue. Tu crois en quoi ?
- Aux gens qui partent n'importe comment. Aux réalité des vides avec lesquels il faut trouver à continuer à vivre.

Et je suis déjà ailleurs dans ma tête,
ni fier ni rassuré,juste je me dis que je ne vais plus jamais faire cela, activer l'oubli, et le réussir en s'oubliant aussi [elle a fait le tour de la cabane, sorti des objets avec lesquels nous avons vécu en relatant des anecdotes que j'ai effacées // je me rappelle juste de la machine à café, des cafés à aimer lui apporter chauds au lit, desquels je me levais avant elle]. C'est une faculté humaine moche. Il paraît que j'ai des facultés démentes, leitmotiv pluri-entendu depuis que je suis gosse, les adultes, les profs*, les médecins ; tous ces gens qui ne font pas ma vie mais qui ont toujours annoncé que je ferai grandement la mienne. Ah bon.



*Il y a 4 ans ce prof de fac en lisant mon journal de recherche m'avait demandé apparemment décontenancé comment ces idées/théories me venaient à l'esprit : je lui avais répondu que simplement je me balade dans la forêt à l'intérieur de moi, je visualise cette forêt. « Je me balade et je regarde, Monsieur, c'est tout, je me balade. »



jeudi 3 janvier 2013

HotShot dumbass.

Derniers jours de vacances. Jo passe sur son retour vers Paris, youpi, se prend joyeusement la tête sur ma bourrique de platine,


lui parlant toute seule, 
la maudissant parfois via gestuelle à l'italienne (c'est quand même génial le nombre de gens qui, en s'exprimant avec les mains, ne réalisent pas émettre un véritable vocabulaire existant de LSF),


Et m'offre le premier cadeau débile de Noël,


devenant le titre fétiche officiel de janvier, délicieux kitsch, dont l'écoute vire en boucle ; morceau assurément composé pour faire le ménage, la vaisselle, et se figurer siroter un jus de fruits avec Burt Lancaster au bord d'une piscine de "The Swimmer". 

* 

Accompagnement de la pote pour sa mission de trouver un manteau et des pompes. Je crois que le Violoniste avait décrété que j'étais le mec le plus cool de la galaxie pour « supporter » faire les fringues de meufs.
Sauf que ça me ravit secrètement.
 

Essayages des cabans pour la pote. Je m'avère assez surexcité de rayon en rayon, jusqu'à frôler l'apoplexie d'émoi devant des vestes trois-quarts imitation léopard ou excessivement gonflées de fausse fourrure, oubliant que ce n'est pas du tout le genre de fringues diva qu'elle recherche. Je balance que c'est quand même dommage que ces manteaux n'existent pas au rayon hommes. Et elle de me glisser « mais en fait tu aimes ce genre de fringues ! tu sais tu devrais en porter... ».
Ahah je me retrouve encore con, notamment vu la gentillesse non ironique avec laquelle elle a visé cette remarque. Je bredouille qu'étant assigné en gars déjà efféminé ce serait quand même excessif à vivre socialement bien que j'aime ces fringues féminines-camp, « bon tu comprends dans ma situation quoi », que pour elle c'est quand même bien plus facile...
Oh le naze.
Elle de réagir immédiatement « quoi, ah ouais tu crois que c'est facile pour moi ?! Sérieux tsé quand je m'habille entièrement en fille, pas comme aujourd'hui [pull-jean-boots], bah je me déguise ; je ne dis pas que je n'aime pas cela, juste socialement je suis alors vue comme "naturellement habillée en fille" alors que pour moi je suis déguisée en fille... Alors ce n'est pas plus facile pour moi, toi gars tu pourrais tout autant te déguiser. »
Bam! Je le sais par coeur les filles déguisées en fille, j'ai néanmoins encore sorti une boulette. Parce que je pense que sa remarque à mon encontre m'avait doucement/positivement perturbé.