lundi 7 mars 2016

Brûlis.




J'entre dans ce type dans la rue, je le bouscule. Centre-ville, centre-corps. Ai à peine dormi, histoire inepte d'une coupure d'électricité vers 03:00, je respire par l'électricité, « ventilation mécanique » ils-elles disent. J'entre dans le centre-ville après une nuit kafkaïenne d'hotline avec le SAMU, et j'ai ce hotdog sans-saucisse dans la main de l'assistante (il s'agit toujours de la main de l'autre) dont je me rappelle à peine l'achat. Suis censé traverser le centre-ville pour un rendez-vous ; une hotline et un hotdog, chacun-e soporifique, s'associent à mon retard. Je rentre dans ce type juste après avoir croisé une femme sur le même trottoir. Elle a quelque chose d'Izlé que je n'ai pas le temps de cerner. Une sinuosité dématérialisée, d'un noir brillant. Elle me sourit avant de me dépasser, ce n'est pas Izlé en définition mais en évocation. Ma tête tourne, poul de filaments supersoniques, le sang s'électrolyse en fin pétrole pourpre. Je n'avance plus droit, il n'est plus aucune heure connue ni aucune géographie établie. L'ici titube. Je m'arrête, ferme les yeux, injure mon esprit d'être aussi inconséquent, lui hurle de se bétonner. En rouvrant les yeux, déjà trop débordant d'humides, je fonce comme un brûlis. Sans percevoir ce type qui arrivera à peine à m'esquiver. « Je suis désolé... je... suis désolé, Monsieur... », je lui tremble.

Il n'y a pas un jour sans.

Il n'y a pas un jour qui ne soit pas deux ans.


 

vendredi 4 mars 2016









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