vendredi 21 mars 2014

Promenal.


les jours s'incessent à étirer des itinéraires urbains comme des élastiques qui prétendent ne surtout refaire aucune histoire directionnelle mais juste tendre les rues d'un arrêt de transports en commun à un autre arrêt d'où rien ne s'arrête mis à part la tentative de garder l'équilibre de la tension aux arrêts piétons
alors qu'il est juste souhaité marcher des erres sans lignes
car les lignes sont rarement spatiales mis à part leur architecture
les lignes sont spectrales
comme la récente lumière solaire sur le bitume qui se répercute immédiatement dans une sensation osseuse, je perçois de l'os en dehors des miens, des tiens, si ce n'est que ceux du bitume ensoleillé sont à tout le monde, ils sont denses et aérés
autant que le vent de presque printemps dans les branches est une étoffe se situant sous la peau dont tu peux percevoir l'odeur du mouvement à chaque bruissement contre les bois, entre les feuilles, jusqu'à tes narines épidermiques, poreuses elles aussi
tout s'adjoint afin que rien ne se trace dans les matières ni les contextes mais dans les contacts que je me laisse libre en tant que passant urbain, en tant que me laissant passer par ces itinéraires urbains qui ne tissent rien de certain mais tout d'élastique

.C'est infini.

Le prof me demande d'essayer d'abandonner un instant mon objectif macro pour travailler avec le grand-angle. Izlé me demande d'essayer du regard périphérique. Je souris, ne sachant pas sur l'instant comment leur dire que les zones visuelles qui me happent ne sont pas resserrées mais épicentrées. 
Que ma constitution fait apparemment que je capte les éveils des promenades tangibles. Question de désorientations consenties, de créer des sections fluides. De pénétrer les couleurs par leur matière, les matières par leur mouvement, les mouvements par leur silence, les silences par leur rire, les rires par leur palpation, les palpations par leur sonorité, les sonorités par leur équilibre, les équilibres par leur senteur, les senteurs par leur visibilité ; dont tout sera toujours vibrant.







Anna Paola Guerra



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