On ne tombe pas ému-e-s, on s'élève (lorsqu'on est) ému-e-s. Alors on ne quitte ou ne perd pas le sol mais peut-être on le soulage de nos petits poids.
Ému-e-s on ne s'élève pas avec désinvolture du sol, car on n'oublie jamais son accueil permanent, généreux.
On ne s'écrase pas, on ne tombe pas, on module juste les élasticités. Les organes sensibles sont volontairement mous, on ne brise pas des entrailles et des coeurs, ils ne sont pas cassables, ils savent épouser les contacts, battre des rythmes.
Avec le temps on travaille cela, savoir s'élever souples, savoir se laisser accueillir élastiques.
C'est quand les mouvements ?
Tout le temps.
Et tous les temps, c'est quand ?
C'est
quand
que
tous les temps que nous avons vécus se mettent à vouloir faire mouvements. Pas suivre le temps, mais l'imprégner, le rendre maintenant.
Tiens, maintenant : jusqu'à élever un petit peu le sol, lui aussi, lui permettre d'être ému. Lorsqu'on emmène se balader ainsi les temps, qu'on est parvenu à enchanter même le sol, alors on réalise l'atemporel le plus rassurant, le plus évident : les sols sont en nous, partageables, 'invitables', multipliables.
Et c'est facile. Bien mieux que le vertige.
Hop(là).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire