vendredi 6 septembre 2013

Grandis un peu, hein.

J. : Mais quand tu aimes quelqu'un tu n'es jamais déçu ?
C : Si, bien sûr que suis déçu. Très souvent déçu. Il y a une part de déception à ce que je ressens pour toi.
J. : Et pourtant tu restes.
C : Mais pourquoi je me barrerais à partir de la déception ?!
J. : Parce qu'on ne veut pas être déçu...
C : Mais je veux tout ce qui se vit ! Si je choisis d'être avec une personne pour ce qu'elle me plaît c'est que je suis volontaire à dealer autant ce qui ne me plaît pas d'elle. J'ai besoin des deux pour que la personne existe pleinement.
J. : Tu peux aimer et être déçu ?
C : J'accepte d'être déçu si j'aime. Je n'ai pas d'idéal comme toi et plein d'autres, j'ai du putain de temps de crevard à accueillir et découvrir quelqu'un-e, bien au-delà de l'oubli. Je ressens toujours tout, tu ne peux pas le comprendre.
J. : Si... Et je sais que tu n'oublies jamais...
C : Oui...
J. : Est-ce que c'est notamment pour cela que tu ne pardonnes jamais ?
C : ... Oui.
J. : ... Tu ne pardonneras jamais et tu penseras toujours à moi.
C : Probablement. Ce qui te paraît contradictoire. Moi c'est juste, j'sais pas, comme un truc intact. Parfois ça ressemble à une prison de mes émotions qui ne s'échappent pas, mais en fait c'est bien plus des intensités que je ne peux pas fuir parce qu'elles me composent et m'apprennent. Je n'ai pas envie d'oublier, que ce soit beau ou crade. Beau et crade. Toi tu fuis le crade, et tu vas oublier.
J. : Non.

C : Si, bien sûr que si. Tu as déjà oublié.






*


Tendance été-automne de la SNCF envers les client-e-s handi-e-s : leur demande déjà abusive d'arriver 30 minutes à l'avance (si 27 minutes : refus catégorique d'être autorisé à prendre le train, véridique) ne suffit plus. 
Dernièrement arrivé à Montparnasse une quarantaine de minutes avant le train, le « service spécialisé » me refuse l'embarquement, je balbutie
- Mais je suis carrément dans votre délai de 30 minutes ?!
- Oui, mais c'est trop tard maintenant pour que nous ayons du personnel pour vous aider à embarquer. Vous pouvez prendre celui dans 2h. C'est le dernier train d'ailleurs. Vous voulez le prendre ?

+ Envie de se poser quelque jours sur l'île de Batz, louer une vieille piaule et compter les cailloux bretons. Envoi d'un mail au service d'infos du service SNCF des trains régionaux de Bretagne pour savoir si la gare de Roscoff est access' aux handi-e-s. Leur réponse :  
« Vous souhaitez savoir si la gare de Roscoff est accessible aux personnes en fauteuil électrique. Je ne suis pas en mesure de vous répondre. » 
Un collector (énième).
[Évidemment tout compte fait la gare n'est pas access'.]


*


Reste toujours la musique pour dégonfler les hémorroïdes existentielles.
Un vinyle de la série des Éthiopiques acheté méta-excité à un festival de jazz,



puis,
facile mais efficace,


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