mercredi 1 mai 2013

Festa dos Tabuleiros.

Depuis la cabine de bus en voyant passer cette nonne portant à la main un sac vert totalement uni, vert flamboyant sur sa robe noire inextinguible, je réalise : cette nonne, comme le prêtre en soutane l'autre fois dans le souterrain de la gare, sont de véritables individu-e-s monochromes. 
Peut-être les derniers monochromes vivants.

(Noter ceci dans une calanque de mon crâne, noter pour n'absolument rien oublier de vivre.)
 

Je quitte l'abri de cette cabine pour aller sous la pluie, glaciale comme pour cryogéniser la moelle qui pourra être sucée en sorbet cet été. L'inconnue à côté de moi dans la cabine se lève me voyant avancer, se ravive confuse en ne constatant aucun bus d'arrivé, se rassoit me regarder aller et rester sous la pluie.
Aller et rester. Ça me plaît.
Aller et rester. Le regard vers le ciel, piste d'atterrissage de gouttes.

Visage diluvien, sourire presque bavé,

je me demande quel temps fait-il à Lisbonne.
Aller et rester dans cette pensée.


 

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