ambiance lotissement crétin de Seine-et-Marne et prémices gayness :
Maintenant 2012,
ambiance danse solo ton coeur déchu dans ton bureau :
The Black Keys - Lonely Boy par Arsene-desbois
Je kiffe ces deux types,
(et les manches de chemise qui se défont)
je kiffe n'importe qui qui danse et qui s'en fout.
(et les manches de chemise qui se défont)
je kiffe n'importe qui qui danse et qui s'en fout.
*
Cette nuit je me demande comment vivraient tou-te-s les valides que je connais si au réveil ils/elles n'avaient plus de fonctions motrices dans leurs mains-bras.
Non pas une vision de catastrophe mais le simple questionnement de leurs capacités d'adaptation/s - leur équilibrage ontologique - si en se réveillant ils/elles se retrouvent à ne plus pouvoir tenir leur tasse de café, pousser leurs cheveux devant les yeux, attraper spontanément un stylo pour écrire une note ; qu'ils/elles doivent tout 'gestueliser' en passant par la vocalisation destinée à une tierce personne, et surtout la temporisation mentale (parcourir d'autres labyrinthes de l'action).
Je pense à mon entourage, je vois tous les gestes de mes proches que je connais aux millimètres individuels. Parce que je les aime, j'aime passionnément les corps valides, ce que je déplore ce sont leurs impressionnantes « concrètes limites philosophiques ». Je pense aussi à tout un milieu socio-politique de mon passé, du queer parisien à de l'alternatif 'provincial' : DIY, sex-positive, genderblender, déconstructivisme, etc... tout cela soi-disant inventif, permettant de nouveaux possibles.
Si demain tous ces gens doivent composer leur vie, leurs amours, leurs envies, leurs mobilités existentielles sans bouger leurs mains, quelles vont être réellement leurs adaptations psychologique, émotionnelle, créative ? Que vont-ils/elles faire du monde, de leur monde ?
Véritable question, sincère, il ne s'agit pas d'un piège.
Il peut s'agir parfois d'un peu de désespoir, de me dire que ce serait l'hécatombe pour toutes ces personnes, même mes proches... De ce constat que ma vie est fondamentalement un incommunicable, un irrespirable, surtout un insensible aux autres. Mais dans l'intuition positive j'aimerais constater un déploiement intelligent, brillant, séduisant-sexy de toutes sortes d'adaptations entre l'espace & le temps, entre la matière & l'air, d'individu-e-s qui parviendraient à exploser la vie (plutôt que l'exposer) bien au-delà de la performance, du script des flagrances de la banalité.
Mes partenaires intimes valides restent quoi qu'il en soit mes êtres humains les plus précieux, pour être venu-e-s en sachant que ce qui est possible n'a jamais existé avant, et pour avoir sans cesse créé de fulgurants improbables aux yeux du monde prévisible. Là c'est de la pure poésie, épidermes & neurones.
(Une chimie intéressante : le premier apprentis_sage d'un handicap est « je sais que je ne sais pas », là où la personne valide est fortement éduquée à devoir savoir, même dans son devenir de partenaire intime ; le/la partenaire demeurant valide mais se connectant à du handicap via partenaire handi-e découvre les propres zones inconnues de son existence, et, bien plus, découvre il me semble de ne plus craindre ce qui est inconnu. Becoming playground partners.)
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