Je lis un livre sur John Cage écrit par Jean-Yves Bosseur.
Deux passages atteignent mes parois.
Le premier, où John Cage explique à Roger Reynolds la différence technique qu'il conçoit dans son travail musical entre l'indétermination et les opérations de hasard. En ces mots :
« Dans le cas des opérations de hasard, on connaît plus ou moins les éléments de l'univers dans lequel on travaille, tandis que, dans l'indétermination, j'aimerais penser (mais peut-être puis-je me tromper et me cacher la vérité) que je suis en dehors de l'univers connu et que j'ai affaire à des choses qui me sont totalement étrangères. »
J'y perçois ma façon de parfois tituber dans le monde, c'est-à-dire, avec les notions de Cage, de bien souvent me sentir plus indéterminé qu'hasardeux. De ne pas partir d'un certain hasard pour entreprendre les calculs-outils de compréhension de ce monde, mais de bien plus devoir absolument tout déchiffrer, jusqu'aux opérations des calculs (calculer les calculs), tant tout peut me paraître opaque, incompréhensible, insaisissable.
Quoi qu'il en soit, il est certain que cette indétermination « de l'univers » me donne bien souvent envie de décoller mon être du sol vers le ciel.
Et là il y a ce deuxième passage du livre faisant référence à Maître Eckart qui remarquait que le ciel ne doit pas être considéré comme un échappatoire par rapport à la terre (et Cage d'ajouter que l'art ne doit pas être considéré comme un échappatoire par rapport à la vie).
Je me suis dit alors ceci : je perçois le ciel en tant que ciel depuis le sol, parce que je suis sur le sol. Le sol m'ouvre le ciel de la même façon que le ciel me montrerait à voir le sol.
Alors à savoir si mes neurones vont vers le ciel ou vers le sol... À vrai dire peu importe.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire