Me suis dit que les pixels sont la poussière contemporaine.
Me suis demandé sous la douche (crazy thinking zone) si les orteils ne seraient pas de secrètes petites poches de cervelle. Et que marcher, se balader, assure un massage intellectuel.
Mon cerveau a dit hier : I know I'm not the boï my parents, my lovers, even my friends dreamt of. I think I just don't fit in dreams.
(Ana Arellano, "The Road to Santiago" : .../... You don't fit in dreams. / You are pure reality. .../... Life and its roads begin in you. Yours each being, made of footsteps and saints. Violent hurling of Vows / youthful challenges, falters of the faithful embracing the Saint tomb of pasts.)
Me dit que l'été de septembre est mon préféré. Je n'ai jamais compris ce que signifiait/était l'été indien et j'ai décidé il y a longtemps que cet été de septembre était mon été indien, celui qui se cache des cow-boys arrogants et qui sait faire du chaud et du frais une sensation magique, une légende naturelle discrète.
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Me dis que j'aurais mieux voulu connaître mon grand-père, très rare regret familial. Ça fait plusieurs dimanches que je pense à lui, parce qu'il était beau le dimanche, il se faisait beau, de l'élégance touchante d'un pauvre (un mineur). Je me rappelle que petit je m'étais vraiment dit vouloir que tous les jours soient un vestimentaire de dimanche.
Mon grand-père m'offrait une consolation au milieu de la forte beaufitude des hommes en jogging(-TF1) de la famille. Les beaufs ne cherchent pas à être élégants, ils cherchent à être clinquants à la va-vite imposante, ça fait partie du folklore grossier, et de l'urgence de se faire une place dans un monde qui n'en laisse pas. Je sens de plus en plus que j'ai manqué d'un apprentissage à l'élégance, ne serait-ce qu'une inspiration ; élégance que je chéris avec il me semble une émotion toujours enfantine. Et je pense que mon grand-père a été la seule et unique - courte - introduction à cela, m'induisant notamment qu'en ayant très peu de fric il est possible de se concentrer à la beauté et l'agencement des étoffes, des matières, des gestes, des attitudes. (Le problème d'un autiste étant qu'il sait être profondément ému mais sait rarement quoi faire avec ses émotions ==> un sac à patates rêvant d'être un époustouflant stylo plume.)
Je me suis aussi dernièrement pas mal demandé comment ce grand-père me percevait. J'ai toujours secrètement pensé qu'on se ressemblait, notamment dans l'humour absurde & doux. Dans sa façon de rester assis de longues heures sur son banc ou dans sa cabane (sa cabane... nul doute qu'elle a fait naître les miennes) à sembler réfléchir à des indicibles. Il ne me regardait pas comme mes frères je crois, il me regardait - timidement, je connais en moi ce regard - avec une tendresse spéciale et une profondeur de toboggan mystérieux.
Qu'est-ce que tu voyais de moi Pépé, j'aimerais tellement le savoir aujourd'hui, et que tu me dises comment être un gars bien...
Je ne t'ai quasiment pas parlé, je t'ai énormément regardé mais pas assez parlé, parce que la violence familiale était telle que le répit du silence était tout ce qui m'évitait de crever sur place ; et tu savais accueillir ces silences, tu savais offrir de ces rares présences silencieuses. J'ai maintenant beaucoup de silence/s dans ma vie, assez pour avoir la place de discuter avec toi de quelles bretelles avec quelles chemises, de cabanes en bois formidables, de jardinage, et de pourquoi le monde est si étrange.
effectivement, en réflexologie les orteils correspondent au haut du corps, cervicales et tête. bien vu.
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