jeudi 15 juillet 2010

Cinétique ondulatoire.

Violente douleur dans la cuisse gauche depuis hier, sensation lancinante de la crête iliaque jusqu'aux rotules du genou. Parfois foudroyante, ce qui indique fort probablement un problème au niveau du nerf crural.
J'hésite mais accuse probablement les nombreux essais du nouveau fauteuil électrique où les positionnements sont encore très insatisfaisants... Grosse colère ici, l'incompétence et l'inattention des humains-creux appelés « représentants commerciaux » me plaquent contre un mur d'impossibilités et de frustrations.

Beaucoup de mal à dormir cette nuit avec la douleur, un véritable tonnerre dans la cuisse. Réveils à 3h puis 5h pour essayer de trouver une position calmante. En vain.
La douleur est tenace et augmente.
Je suis là assis dans le lit, solo, en sueur, juste ce nerf hurlant et moi qui en gémis jusqu'à frapper dans le matelas.
Ok, il y a ce moment où je décide d'arrêter de me débattre. « Ça » fait mal, mais « ça » peut alors peut-être s'écouter.
J'écoute.
Je suis essoufflé, alors dans un premier temps je me mets à respirer le plus profondément possible. Et peu à peu je ressens que je peux presque caler ma respiration au rythme de la douleur. Cette douleur a un rythme, pas que lancinant mais profond, comme vital. Et une pensée se fait aussi fulgurante que l'intensité de la douleur : je perçois une vague.

La douleur est une vague, ma respiration peut être cette même vague, et mon être peut suivre cette vague si je me concentre. De cette concentration d'apnée : faire le vide et juste se connecter à un élément.
Une vague...
Rien de néfaste, juste une vague.

~

Penser à ceci : tout est vague.
Mon corps dispose de très peu de mouvements musculaires, ma mécanique, ma motricité est minime [mais : il faut être minuscule pour comprendre la vie]. Le fait est que ça ne me préoccupe pas plus que ça. Et plus globalement j'aime terriblement observer les mouvements de corps des autres mais ces mouvements me paraissent au final bien souvent fades, superficiels, inconsistants.
Et j'en suis venu à me dire cela :
le mouvement est accessoire, le rythme est essentiel.
Le rythme des vagues sous toutes leurs formes, va-et-vient universel. Précieux, indispensable.
Rencontre primordiale avec n'importe quel être vivant : savoir respirer (moduler) avec lui, danse organique. Savoir ressentir les intérieurs (leurs gestes), le sien et celui d'autrui qui deviennent le même.

4 commentaires:

  1. Ta super bécane, c'est un peu comme une paire de chaussures flambant neuves. Au début, on galère pas mal pour marcher, on se colle des cloques monstrueuses, on peste, on maudit et finalement le pied s'y habitue et on les aime,jamais plus on ne pourra se passer d'elles, ces fantastiques shoes, qui nous font aller plus vite, plus loin.
    Ah oui, je n'ai pas, comme toi, ce don superbe pour décrire les choses de la vie et rendre belles par écrit même les douleurs. Je crois que ma prose est plus proche de celle des Charlots que d'un Baudelaire :) .
    Je ne sais pas comment tu fais mais tu transcendes tout.
    Je suis scotchée, chatertonisée par tes écrits à chaque fois.
    J'espère que tu pourras dormir cette nuit.

    :)

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  2. Ahah cette fameuse histoire de shoes je l'ai entendue plein de fois et elle me plaît toujours autant (merci). En fait moi c'est un peu comme si les shoes elles sont partout sur le corps : les ischions, le sacrum, les coudes, les occiputs, les côtes flottantes, etc. Hmm d'accord nous partageons dans cette histoire la malléole. :)
    Mais tu as tout à fait raison, dans quelques semaines je serai dingue de ce nouveau fauteuil. De toute façon je le suis déjà (ça fait un an que je l'attends). Pour le moment il s'apparente juste à un jeune cheval sauvage, et le rodéo est terrible...

    Tu sais ce que j'écris je suis incapable de le mettre en parole lorsque je suis devant quelqu'un-e, je communique « en chair et en os » très maladroitement. D'ailleurs c'est simple je suis de plus en plus silencieux. Je ne sais que fumer. :)
    C'est un peu faux, mais c'est un peu vrai. Il me faut beaucoup de temps - et de silence partagé - pour pouvoir parler à quelqu'un-e comme j'écris, je demande de ce fait beaucoup de luxe.

    Je ne sais pas si je transcende, mais je sais que je suis transcendé par du merveilleux...

    Je pense que tu es autrement aussi crevée que moi par ton quotidien, alors je te souhaite de même un agréable sommeil.


    cx

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  3. "Le mouvement est accessoire, le rythme est essentiel."

    OUI ! 3 fois oui.

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  4. ... Et le chiffre 3 étant un équilibre à lui-même. ;)

    cx

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