lui parlant toute seule,
la maudissant parfois via gestuelle à l'italienne (c'est quand même génial le nombre de gens qui, en s'exprimant avec les mains, ne réalisent pas émettre un véritable vocabulaire existant de LSF),
Et m'offre le premier cadeau débile de Noël,
devenant le titre fétiche officiel de janvier, délicieux kitsch, dont l'écoute vire en boucle ; morceau assurément composé pour faire le ménage, la vaisselle, et se figurer siroter un jus de fruits avec Burt Lancaster au bord d'une piscine de "The Swimmer".
*
Accompagnement de la pote pour sa mission de trouver un manteau et des pompes. Je crois que le Violoniste avait décrété que j'étais le mec le plus cool de la galaxie pour « supporter » faire les fringues de meufs.
Sauf que ça me ravit secrètement.
Essayages des cabans pour la pote. Je m'avère assez surexcité de rayon en rayon, jusqu'à frôler l'apoplexie d'émoi devant des vestes trois-quarts imitation léopard ou excessivement gonflées de fausse fourrure, oubliant que ce n'est pas du tout le genre de fringues diva qu'elle recherche. Je balance que c'est quand même dommage que ces manteaux n'existent pas au rayon hommes. Et elle de me glisser « mais en fait tu aimes ce genre de fringues ! tu sais tu devrais en porter... ».
Ahah je me retrouve encore con, notamment vu la gentillesse non ironique avec laquelle elle a visé cette remarque. Je bredouille qu'étant assigné en gars déjà efféminé ce serait quand même excessif à vivre socialement bien que j'aime ces fringues féminines-camp, « bon tu comprends dans ma situation quoi », que pour elle c'est quand même bien plus facile...
Oh le naze.
Elle de réagir immédiatement « quoi, ah ouais tu crois que c'est facile pour moi ?! Sérieux tsé quand je m'habille entièrement en fille, pas comme aujourd'hui [pull-jean-boots], bah je me déguise ; je ne dis pas que je n'aime pas cela, juste socialement je suis alors vue comme "naturellement habillée en fille" alors que pour moi je suis déguisée en fille... Alors ce n'est pas plus facile pour moi, toi gars tu pourrais tout autant te déguiser. »
Bam! Je le sais par coeur les filles déguisées en fille, j'ai néanmoins encore sorti une boulette. Parce que je pense que sa remarque à mon encontre m'avait doucement/positivement perturbé.
haha :) quant à ces histoires de performance genrée, j'avais failli ajouter autre chose... qu'il y a visiblement du sens à te restituer ici :
RépondreSupprimeren soi, pour moi incarner un genre est toujours une performance, quel que soit le corps d'où elle part - sauf qu'en effet, dans ton cas (FtM), c'est bien-sûr plus difficile socialement, tu as bien raison. dans le sens où tu risques le fait d'être directement confronté à : des emmerdes - et que dans mon cas momentané (FtF), je ne risque que l'incompréhension...
ce qui est un sacré problème, certes, mais pas du même ordre, et ne mettant pas en danger de la même façon. non? :)
en tout cas, je vois que c'est vraiment une mauvaise habitude de garder les réflexions que j'estime inintéressantes/inutiles au propos, pour moi - 1 pour toi.
(PS : on dirait que ta courroie est fatiguée, la version net de hot spot est bien plus rapide!! même si je préfère ta version, unique... mais donc, tu avais raison : elle tourne un poil lentement).
Sourire.
RépondreSupprimerHmmm je crois que dans une situation comme dans l'autre (et d'autres) l'incompréhension risque les emmerdes quoi qu'il en soit... La première cogitation que j'ai eue hier après - en sortant dans la rue - que tu m'aies à très juste titre provoqué, ça a été de me visualiser avoir des emmerdes, genre les sales emmerdes. Mais je n'ai pas envie de m'arrêter à ça, jusqu'à présent ça l'a fait, et de ce que nous discutions : dégoupiller la connerie par une logique sans détour.
À vrai dire ça revient juste à la situation de se déguiser en meuf, non ? C'est nul.
En tout cas merci, c'est super à cogiter. Et intimement ça me fout devant mes contradictions, vraiment j'adore, j'ai envie de bosser dessus.
Pour la courroie, ouais mais en fait carrément confirmé ce matin en ré-écoutant le Bach (« Barrr » ;)) la tête fraîche au réveil. Il s'agit en effet d' « un poil » (!) mais ça me turlupine amplement. Zut, financièrement...
Soigne toi.
Et chope toi ce caban !
cx
PS : le jour où j'habiterai dans votre cave je t'apprendrai la LSF, j'ai capté que ça te conviendrait sérieusement.