Aujourd'hui je me suis demandé si un-e luthièr-e se réincarnait en arbre ou en musique. Je me suis demandé si mon projet de basculer dans la misogynie ne signifiait à vrai dire que la défaite de ne pas savoir faire autrement qu'aimer des femmes. Je me suis demandé à partir de qui fallait-il discuter avec l'eau : une goutte de rosée du matin, un liseré de pluie, une vague allongée sur l'estran, la sueur d'une amante. Je me suis demandé si un livre ressent contre sa peau les émotions depuis les mains des lecteur-ice-s. Je me suis demandé s'il fallait que j'avoue un jour publiquement que "Google images" est mon meilleur dictionnaire. Je me suis demandé si le sex allait me manquer un jour, me post-demandant si j'en avais trop fait, trop eu. Je me suis demandé si le vent - doux, étrange mélange d'automne et d'été - passait sur ou bien traversait mon thorax. Je me suis demandé en regardant Echo tranquillement posé sur mon bras si ce n'était pas lui, plutôt géant, qui me percevait comme minuscule. Je me suis demandé si les daltonien-ne-s, les ambidextres et les oreilles absolues ne mentaient pas. Je me suis demandé à vrai dire en permanence si tout le monde ne mentait pas (à prétendre ne pas mentir). Je me suis demandé quand est-ce que la nuit rêvait. Je me suis demandé comment j'allais rentrer vivant plutôt que m'en sortir. Je me suis demandé si l'égocentrisme était cousin du choléstérol. Je me suis demandé comment serait-il possible de parfaitement caresser une clavicule. Je me suis demandé à quoi bon tout ce que je me demande.
vendredi 23 mars 2012
dimanche 11 mars 2012
dimanche 4 mars 2012
samedi 3 mars 2012
Brumes.
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