Je réalise que la pire erreur est la peur.
[En regardant des photos, en additionnant des données, en croisant des sentiments, en projetant des possibles, en combattant la colère qui découle de ces dernières années.]
Absolument toute peur est légitime, importante, à considérer sans jamais être niée.
L'erreur me paraît de ne plus considérer la peur comme information mais comme direction, comme autorité, comme gouvernementalité de soi. (Et alors comme fausse amie envers soi-même, et bien souvent comme petits poignards autopilotés envers autrui.)
Faire de son futur un présent bloqué par le mémorial de ses peurs.
Notamment avoir mal ne devrait déclencher que de la cicatrisation, refaire chair et non pas se faire une carapace. On avance vers les autres avec sa peau, ses tripes chaudes et non pas sa paroi froide. La chaleur à l'intérieur de soi est pour informer, alimenter la pensée & la conscience bien plus que le carapace qui, malgré toute la distance intra&extra-protectrice qu'on lui emploie (avec une énergie épuisante), se choque constamment au monde, touche ce dont on voudrait ne pas toucher autant que ne pas être touché.Je refuse d'avoir peur, tout peut très vite tellement foirer juste par la peur, son incendie. (Le chaud ne brûle pas.)
L'Écrivain a mentionné dans son courrier combien tout peut être inconsistance vu comme tout devient socialement consommable. Je réfléchis au fait que la peur est un efficace mécanisme permettant de prendre pour rapidement jeter (en masse), un alibi à si peu faire dignement consister.
J'ai tellement peur. Et je dois alors tellement ne pas m'en habiller. Décision.
La peur serait peut-être une plaine stagnante. Rien n'est inutile, donc comme une stagnation de jachère.
L'erreur serait la sédimentation.
J'aime terriblement les gens qui ont peur parce qu'ils sont humbles, bien plus ouverts que les soi-disant personnes stables de courage/ambition. Mais le problème de la peur est lorsque l'humilité bascule dans un amour-propre barbelé, lorsque la jauge de la peur se bloque.
Je ne veux pas avoir aussi peur, j'ai rarement eu peur dans ma vie parce que je ne le voulais pas = je n'y trouvais pas de sens vital/vivable. J'aimerais tant apprendre cela à d'autres, que les gens ne fassent pas de leur peur leur peau.
... Et je sais que ce que j'écris ne sert à rien. Absolument à rien.
C'est là le pire. De déborder de force/s mais que ça ne serve à rien dans le monde, ne serait-ce qu'à un-e individu-e.
Il semblerait que je sois un bâtard de phénix entropique.