La semaine dernière j'écrivais ce truc : « Si les gens pouvaient mourir un peu plus vite ils vivraient un peu mieux longtemps. »
Puis comme toujours il y a plein de phrases qui s'écrivent dans ma tronche mais ces dernières semaines il n'y a plus l'énergie pour les noter, les assembler, les faire danser. Il n'y a même plus d'énergie pour expliquer pourquoi il manque de l'énergie ; ce qui est actuellement assez problématique vis-à-vis de ma vie professionnelle et personnelle.
Plus d'énergie car le physique à plat, à vide. Ou à trop-plein.
Il peut y avoir des peines dans la tête, dans le coeur, dans les tripes, mais le corps profondément épuisé c'est autre chose. Ça perturbe quasiment tout, les projets du mois que l'on avait emballés joliment dans les semaines, les jours deviennent hasardeux, et puis en fait surtout les secondes à l'intérieur des minutes s'indéfinissent bizarrement. Temporalités labiles.
Le tic-tac horloger s'avère bien plus physique, tic pour la fatigue, tac pour les douleurs. Et entre les deux il se crée un espace parallèle qui, je l'avoue, bat tous les plaisirs : celui endorphinique de la douleur qui se calme et de la brève plénitude ensommeillante qui accueille. Mais qui isole aussi, j'ai l'impression d'absolument tout.
Sauf de penser à la mort.
Pas la mort morbide, pas la mort suicidaire-étouffée, mais la mort logique, la mort dealée à quelques nouvelles réflexions euthanasiques personnelles (je n'y suis pas, mais étonnamment j'y suis pour la première fois à y réfléchir de façon inédite... « ne jamais dire jamais »). Celle qui peut faire flipper bien sûr, principalement de sa menace du performant concours de douleurs. Celle qui fait chier parce qu'il y aurait - parait-il - encore plein de trucs à découvrir.
Sauf qu'en fait, celle qui ne se disserte pas.
Pas la mort dont on ne voudrait pas parler par pudibonderie (d'éducation validiste :)), mais dont on n'a pas grand-chose à dire aux autres lorsqu'on la sent si présente et... soutenante. Son soutien : de chuchoter on ne sait comment à l'intérieur de soi « si c'est la fin alors qu'elle soit belle ».
Je ne dis pas que je suis en train de mourir.
Je dis que dernièrement je suis fatigué à un tel point(-virgule) que le dialogue le plus « vrai » qui se déroule discrètement entre mes organes et mes os, ma conscience et mes émotions, est avec cette mort. Et que ce dialogue se vit à la fois avec si peu d'énergies et toutes celles qui perdurent qu'il ne reste plus grand-chose pour les alentours intimes, sociaux, environnementaux.
Et cette nuit j'ai été ému d'apprendre qu'Ezra Caldwell est en train de mourir, mais bien plus la justesse avec laquelle il explique que la fatigue douloureuse chronique ne rend plus vraiment possible, plausible autant que prévisible la dynamique d'expliquer aux autres pourquoi les énergies communicatives manquent.
Puis tellement d'échos avec ce type - genre de discret génie humble - que j'avais découvert il y a plusieurs mois en cherchant des modèles de vélos pour Jeanne. Et là nous avions été scotché-e-s par les « coïncidences » (...) de ce gars : ses passions pour la danse, pour le vélo, pour la photographie, pour son mode de vie esthétique et culinaire, pour sa cabane océanique, et pour son cancer.
En tout cas la dernière fois que j'avais consulté les blogs d'Ezra Caldwell son cancer semblait évincé après de nombreuses escarmouches. Well, nope. Back again, and forever. D'accord, j'ai reçu cela cette nuit avec mon « d'accord » habituel (merci au calme de la nuit, là il m'en fallait énormément), et surtout donc ému par cette nouvelle concordance de ce qu'il exprime d'avec ce que je ressens ces dernières semaines, « I'm finding, however, that a lot of the time I'm at a bit of a loss for words ». Non sans s'activer à vivre plein de projets dès que son corps le permet, non sans sensiblement se retrouver happé par la photographie... Une sorte d'harmonie entre deux inconnus (& d'autres).
Le genre d'harmonie qui fait capter que quoi qu'il arrive, c'est beau. Ce n'est pas beau au final mais tout le long.
Malgré la troisième reprise d'antibiotique qui assomme et dont je ne supporte plus l'odeur de ma pisse. Malgré les antalgiques de niveau II administrés à un niveau conséquent et qui couvrent tout juste les seconds flots. Malgré le sommeil et l'appétit qui deviennent comme trop lourds. Malgré les migraines quotidiennes qui montrent du doigt la capacité respiratoire. Malgré les razzias de froid et les encerclements fiévreux. Malgré l'exténuation qui congédie la libido. Malgré les crampes, les tendinites, les rhumatismes, les contractures, les brûlures, les putain de je-ne-sais-quoi. Malgré que chier et pisser ça vire hardcore. Malgré qu'on en vient à vérifier l'urine, la salive, le sang, qu'on devient son perpétuel médecin et qu'on ne sait d'ailleurs même plus lequel consulter.
Alors dès qu'il y a du TEMPS avec le rare luxe de légèreté corporelle on photographie, on joue, on aime, on cherche à ne surtout plus rien perdre, on cuisine pour les autres (oui), on accueille, on écoute même si on parle peu, on projette petit mais sincèrement, on explose d'énergies.
C'est dans le minimum qu'il y a du maximum.
Jeanne m'a dit la semaine dernière que j'ai une volonté en titane, je lui ai répondu que même moi cette volonté me dépassait. J'ai pensé : même mon maximum est indéfini.
jeudi 24 octobre 2013
dimanche 20 octobre 2013
Peace is not about war.
Se plaire.
Se taire.
S'extraire.
S'abstraire.
Atteindre la parfaite civilité du zombie.
Se taper la tête contre les nuages.
Fumer les clopes par deux pour faire de la compagnie.
Ne même plus nécessiter de patience.
Sculpter la margarine rance.
Retenir : la plasticité (relationnelle) plutôt que la flexibilité.
Détenir : l'abandon (être, isn't it).
Tenir : des traces. Comme des lignes dans la pensée, dans le sang, comme des tiges au travers des journées, en faire un jeu de mikado, faire comme si ça allait, prétendre retirer les tiges des traces une par une. (Crever de cette prétention.)
vendredi 4 octobre 2013
Le bruit de Jo.
Lorsque j'ai rencontré Jo 1) je m'essayais à apprendre l'harmonica au fin fond d'un village drômois, 2) j'ai rapidement capté que cette fille était potentiellement géniale. Ce genre d'être humaine qui sait faire de l'absence de bienséances du brio, et de l'attention une surprise polymorphe. Bref la planète Terre chie peu d'individu-e-s épatant-e-s, mais Jo a dû faire partie d'une bonne diarrhée planétaire.
On partage pas mal de trucs Jo et moi (des gender studies aux courroies de platines vinyles), ce qui est un exploit dans la mesure où je partage difficilement avec les autres humanoïdes qui généralement brouillent mes canaux de désirs & plaisirs plutôt que de les alimenter ludiquement. Question de chatoiement, je présume.
Partage : notamment les musiques concrètes considérées insupportables pour une partie de la population de la même planète Terre. On peut ensemble aller en écouter, mais comme je suis un nourrisson en la matière comparé à Jo j'aime particulièrement en discuter avec elle. Car moi je serais celui qui a presque comme peur-douleur du son/bruit mais qui du coup a toujours eu besoin de comprendre ses peurs, d'aller les rencontrer, et Jo elle irait comme toujours minutieusement explorer pourquoi les choses lui font de l'intensité, la font vibrer ; ce qui nous réunit à des carrefours d'expériences souvent scintillantes. Visualisez deux cowboïs.
De ces discussions entre autres Jo a pondu ce texte [dans je ne sais plus quelle revue dont je demande précision]. Qui relève d'une accessible introduction sensible.
D'où l'envie de partage si d'autres cowboïs chevauchent la curiosité.
Hoplà.
On partage pas mal de trucs Jo et moi (des gender studies aux courroies de platines vinyles), ce qui est un exploit dans la mesure où je partage difficilement avec les autres humanoïdes qui généralement brouillent mes canaux de désirs & plaisirs plutôt que de les alimenter ludiquement. Question de chatoiement, je présume.
Partage : notamment les musiques concrètes considérées insupportables pour une partie de la population de la même planète Terre. On peut ensemble aller en écouter, mais comme je suis un nourrisson en la matière comparé à Jo j'aime particulièrement en discuter avec elle. Car moi je serais celui qui a presque comme peur-douleur du son/bruit mais qui du coup a toujours eu besoin de comprendre ses peurs, d'aller les rencontrer, et Jo elle irait comme toujours minutieusement explorer pourquoi les choses lui font de l'intensité, la font vibrer ; ce qui nous réunit à des carrefours d'expériences souvent scintillantes. Visualisez deux cowboïs.
De ces discussions entre autres Jo a pondu ce texte [dans je ne sais plus quelle revue dont je demande précision]. Qui relève d'une accessible introduction sensible.
D'où l'envie de partage si d'autres cowboïs chevauchent la curiosité.
Hoplà.
(((Au passage > un chic type mixé d'un fichtre musicien concret : http://thomas.tilly.free.fr/tohome.html.)))
Concert
de bruit / Concret / Concert Concret
« Hé y'a
pas un bruit là ? »
« Euh, ben
j'ai mis un disque... »
|
Aussi
loin que je m'en souvienne, j'ai toujours aimé aller à des concerts
de bruit. C'est comme ça que j'appelle tous ces concerts de musiques
étranges et difficilement identifiées (par moi en
tout cas) : expérimentale, concrète, électro-acoustique,
acousmatique... Tous ces concerts où les sons ne forment pas une
« mélodie » au sens classique, et ne sont pas forcément
produits par un instrument, mais dont tout peut être à l'origine :
une porte qui claque, un grillage que l'on traîne au sol... Tout
peut « sonner », faire son, pour l'oreille
réceptive et prête à se laisser surprendre.
Comment
en arrive-t-on à apprécier cette musique, plutôt aride au premier
abord ? En retraçant mon histoire personnelle avec les concerts
de bruit, j'aimerai faire partager mon intérêt pour cette musique,
et donner envie de l'explorer – dans le but intéressé, bien
entendu, de ne plus aller seule à ces fameux concerts mais d'y
embarquer les potes !
« Concerts
de bruit »
Quand
j'emploie cette expression, c'est donc pour parler de moments que
j'aime et que je recherche. Pourtant, parler de
bruit à propos d'un concert a en général une connotation
négative – peu noble, si ce n'est désagréable. Le bruit est le
son anodin, dépourvu de toute charge signifiante ou esthétique,
quand il ne nous casse pas carrément les oreilles. Aurai-je un
rapport masochiste à la musique (on m'a
déjà posé la question...) ? En effet, les sons qu'architecturent
les « musiciens
expérimentaux »
ne sont pas nécessairement agréables :
ici, les critères habituels de l'harmonie, du beau,
du musical ne fonctionnent
plus. Si cette musique n'est pas « belle »,
qu'est-ce qui me pousse à l'apprécier ? Je constate que
j'éprouve vraiment du plaisir à l'écouter, mais j'ai mis longtemps
à comprendre pourquoi. Il y a à cela, en fait, au moins deux
raisons.
Expérience
sensorielle
D'une
part, il y a l'expérience proprement dite. C'est à travers le
cinéma expérimental (que je connais extrêmement mal pourtant -
merci le 102!) que j'ai pu clarifier mon rapport à l'expérience. En
tant que « public », je ne suis pas spectatrice
de l'expérience menée par quelqu'un d'autre, mais partie prenante
d'une expérience sensorielle qu'une personne me propose de vivre.
Et c'est là que ça devient intéressant, parce qu'une expérience
n'est pas forcément agréable ! En regardant The
Politics of Perception de Kirk Tougas, je suis
passée en quelques minutes d'un sentiment à son extrême opposé :
« Pourvu que ça s'arrête... pourvu que ça continue ! ».
C'est quelque chose de très étonnant à vivre, de constater en
l'éprouvant la variabilité totale et
incontrôlable de nos émotions.
Voilà
pourquoi je trouve toujours passionnant de me laisser embarquer dans
l'aventure, même si, à la sortie,
le moment lui-même n'aura pas nécessairement été passionnant !
Il y a évidemment de mauvais concerts, mais le terrain expérimental
est d'autant plus glissant qu'il tâtonne, cherche, essaie – et
fait appel à une grande subjectivité de l'auditeur.
La
texture des sons
D'autre
part, j'aime écouter la
musicalité d'un bruit, sa sonorité : comment sonne-t-il ?
Un son captive mon attention :
quel effet produit-il sur moi ? J'écoute son grain, sa texture,
son épaisseur, sa volatilité, son aspect comique...
Cette
attention aigüe à mon environnement sonore est peut-être due au
fait d'avoir grandi aux côtés d'une sœur sourde profonde. Je suis
née dans un monde où le moindre bruit est remarqué, commenté,
écouté, imité : « Tu
entends ? C'est un avion qui passe, là... ». Tout
« naturellement » (on voit là tout le paradoxe de cette
expression...), j'ai pris le pli, et me suis branchée sur ce qui
m'entoure par le canal auditif. Je me souviens, alors que j'avais une
douzaine d'années, d'une visite scolaire d'orientation : nous
avions visité une usine. Loin de m'avoir fait cogiter sur le métier
de mes rêves, ou de m'alerter sur la grisaille de l'industrie,
j'étais restée fascinée par l'ambiance sonore : les sons
entremêlés que produisaient les machines dessinaient un rythme
biscornu et passionnant...
Autrement
dit, et bien que ça n'ait été ni prévu ni décidé, j'ai reçu
une éducation auditive particulière : une éducation à
l'écoute.
L'écoute,
un plaisir à part entière
Le simple fait
d'écouter peut procurer du plaisir : comme l'on détaillerait
une peinture « pour le plaisir des yeux », laissant aller
le regard ici ou là, s'arrêter et contempler, on s'ouvre au son,
l'oreille attentive à sa matérialité plus ou moins ténue. C'est
comme si je me transformais en oreille géante, le corps entier
réceptif aux vibrations de l'air...
En
général, ce que l'on associe au plaisir de l'écoute, c'est la
musique. C'est-à-dire : un ensemble de sons produits dans le
but de caresser l'oreille – des sons composés
et
émis
avec l'objectif de créer une pièce
sonore (un
« morceau ») qui soit belle
(« harmonieuse »).
On considère que la musique est un art, et que l'art devrait être
beau – ce qui a déjà été critiqué. Mais en sus, doit-il être
facile d'accès, c'est-à-dire : lisible, transparent,
évident, explicite ? Le fait qu'il nous pose des colles et nous
dévoile de bizarres contrées de la perception est aussi ce qui fait
son intérêt.
Tout bruit peut
devenir musique, si la musique est plaisir de l'écoute : la
musique concrète, la musique expérimentale ont suivi cette voie. On
reproche souvent à cette musique d'être intello : je peux le
comprendre dans le sens où elle n'est pas « évidente »
et nécessite qu'on décale des habitudes esthétiques calquées sur
la musique « mélodique » - il faut l'apprivoiser. De
plus, au-delà de l'expérience brute, c'est aussi une musique de
recherche.
Cependant,
je constate que mon approche est radicalement inverse, justement :
très intuitive et « sensitive »... Je navigue à vue
dans un univers sonore non balisé. Approche qui me paraît
correspondre à
une
musique qui s'adresse d'abord aux sens. Non, il ne faut pas être
abonné à Revue
et corrigée1
depuis 5 ans pour commencer à apprécier un concert au 102 ! Au
contraire, l'attention est tournée vers les sensations : quel
effet ce son produit-il sur moi ? Dans quel état cette écoute
me mène-t-elle ?
La
musique concrète, Pierre et les autres
Quelques
éléments historiques, afin de relier le petit sentier que nous
avons suivi jusqu'à présent à ses origines. Je vais tenter de
sortir de cette approche intuitive, pour mettre des mots sur ces
manières d'écouter (soyez indulgents !).
Déjà,
la musique concrète, ça veut dire quoi ?
On
enregistre un bruit à l'état brut (« concret »), pour
l'utiliser dans une composition sonore, dans laquelle il est
retravaillé : distandu, répété, passé à l'envers, découpé,
etc. Le médium et le message sont confondus : le bruit ne
devient intéressant que parce qu'il est enregistré, détourné, et
diffusé sur haut-parleurs. Cette approche de la musique est issue de
deux manières d'écouter : la radio et la musique.
On
date ses débuts avec « Symphonie
pour un homme seul »,
composée par Pierre Schaeffer et Pierre Henry en 1949 pour la RTF2.
Par ailleurs, Schaeffer a développé cette nouvelle approche de la
musique et de la création radiophonique au sein du Groupe de musique
concrète (1951 – devenu ensuite le Groupe de Recherches
Musicales).
En
1948, la RTF diffuse son « concert de bruits » (« Cinq
études de bruit »).
Deux ans plus tard, la « Symphonie… »
est
diffusée en concert, et également qualifiée de « Premier
concert de bruits ».
Comme
quoi, dès le départ, cette expression – que j'utilise dans un
sens large et pour désigner toute musique expérimentale - est
utilisée par ses protagonistes et désigne quelque chose de précis.
La musique
acousmatique est un prolongement de ce que je viens de décrire, et
se concentre encore plus sur l'écoute. La perception auditive est le
point de départ, et non le point d'arrivée d'un son « fini »
- comme on pourrait interpréter une valse jouée par une bonne
accordéoniste. La notion d' « objet sonore »
illustre l'indépendance et la matérialité du son, qui est isolé
du contexte où il est produit initialement pour être écouté
« pour lui-même ». Le haut-parleur a ici une dimension
centrale.
Dès 1960, une
autre manière d'appréhender la musique concrète est celle de Knud
Viktor, un ovni dans ce monde d'extraterrestres. Passionné par la
« musique » de la nature, il enregistre des « images
sonores » prises à l'extérieur, comme d'autres
photographieraient des montagnes... Ses prises sonores ne sont pas
retravaillées. Pour lui, la musique composée (ce qu'on appelle
musique) est préméditée : sa musique concrète est étrangère
à l'idée de composition.
Alors, vous
venez ?
Il
me semble que certaines musiques sont plus facilement « à
partager » que d'autres : les musiques rythmées,
ensoleillées, chaleureuses... Souvent dansantes, elles sont
peut-être plus tournées vers l'extérieur, vers l'expression et
l'expansion du corps. La musique expérimentale a une dimension plus
intime, plus contemplative - le corps est moins dans l'action, le
mouvement, que dans une réceptivité exacerbée3.
Mais les écoutes peuvent être collectives, et partagées. Et puis
en général, le bar n'est jamais très loin...
« Allo ?
T'es dans un aéroport ?! »
« Euh non
j'suis chez moi, j'écoute de la musique expérimentale... »
|
1 Revue
dont l'objet est la musique expérimentale, improvisée, etc.
2
« Radiodiffusion-Télévision
Française », ancêtre de la radio.
3
L'idée n'est pas de ranger tout type de musique dans l'une ou
l'autre catégorie. La techno est un bon contre-exemple, puisqu'elle
réunit ces deux dimensions : une plongée dans notre
intériorité, associée à un partage fusionnel dans la danse.
mercredi 2 octobre 2013
Jazzy.
18ème arrondissement, chambre d'hôtel, again. On dit que les gamin-e-s s'inventent des ami-e-s imaginaires, moi j'ai la lumière ce matin en me réveillant dans cette chambre. Me lever lentement, très lentement, comme pour ne pas trop remuer ce qui est cassé à l'intérieur, et ça tombe bien car il y a cette lumière qui se faufile doucement sur chacun des murs blancs, se posant dans les angles.
J'attrape l'appareil photo, je me dis qu'il n'y a qu'un pauvre type solo pour photographier irrésistiblement à plusieurs reprises la lumière (et ses ombres) dans une chambre impersonnelle.
Et puis non. Être solo ce n'est que l'être à côté d'autres.
Le travail d'Anna Paola Guerra est sans cesse dément, sans cesse depuis longtemps.
En marchant jusqu'à Barbès aujourd'hui j'ai listé tout ce que je sais dire aux gens qui me manquent, tout ce que je leur dit qu'ils n'entendront pas.
Joyeux anniversaire, à tes souhaits, bonne nuit, bonne année, félicitations.
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