mercredi 15 juin 2011

Message au jeune homme qui fait du piano [Ré].




Déposé aujourd'hui dans une boîte aux lettres.

Me suis arrêté net hier soir dans la rue en entendant ce même morceau au piano saisi plusieurs fois depuis que je suis arrivé dans ce quartier du village.

Quelqu'un-e se met au piano, connecte tout son corps (posture, dextérité, vivacité), sa concentration et ses émotions (désir ?) à l'instrument, et écoutez tous les filaments de vie qui se faufilent au-delà du piano-pianiste... Gigantesque discrétion de bonheur.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté là assis contre le mur à écouter le jeune pianiste s'élancer puis recommencer, se tromper, recommencer les trois mêmes morceaux. Ça n'avait rien d'un concert, c'était bien plus de l'apprentissage, de la technique ; mais lorsque la musique décollait alors ça valait tous les plus grands concerts de la planète, car il n'y avait aucun public à convaincre mais « juste » un pianiste inconnu qui déclenchait sans rien annoncer ce soir-là de la beauté quelque part.
Je me suis dit que les musicien-ne-s débutant-e-s (me) sont peut-être les plus émouvant-e-s, un tel apprentissage est une énergie transcendante.
 

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